vendredi 16 avril 2021

 Il va sans dire que le silence est d'or ! Sur ce blog je me suis tu si longtemps, et à présent que les restrictions sanitaires se prolongent, et se prolongent, et se prolongeront sans doute encore, je me dis que cela vaut la peine de reprendre l'écriture. 

Je pense, 

J'espère. 

Difficile de passer du conte art vivant "performatif" au virtuel. S'adresser à une caméra, pour atteindre un public qui n'est ni ici ni maintenant, cela nécessite des moyens audio-visuels conséquents, si on veut de la qualité. De bons exemples circulent sur Youtube par exemple. 

Pour ma part, ce qui me plaît dans le conte c'est le contact direct avec le public. Je vois le conte comme un art de relation, autant relater que "relationner". Un art performatif, où le conteur s'offre, corps et imaginaire, ici et maintenant. Comment veux-tu alors, avec des enregistrements, concurrencer le diamant qu'est le conte tel que je le conçois ?! 

J'ai tenté avec maladresse quelques vidéo... un vidéaste s'en moquerait certainement ! Quant à moi j'ai cherché à maintenir le côté amateur, très imparfait. Car il est une dimension qui me tient à cœur dans l'art du conte: la solitude du rêveur. J'ai bien conscience de faire partie d'une sorte de fraternité improbable, un petit monde de l'oralité occidentale qui se retrouve dans le fantasme de la tradition orale redécouverte. On entend les ethnologues parler de "néo-conteurs" pour décrire cette faune bigarrée qui hante les lieux les plus variés pour y déclamer des contes, répertoire richement varié, voire inclassables. Il existe bel et bien des compagnies, des compagnons et compagnonnes, des troupes, des collectifs, des rassemblements, des festivals, des lieux de formation. 

Mais la solitude du conteur m'apparaît comme une nécessité à cette création de l'imaginaire. 

De sorte que si l'on tient à basculer sur les média de masse ou les média sociaux, avec des prestations de qualité, il faut s'entourer d'une équipe de techniciens. Surgissent des contraintes qui ne sont, à mes yeux, plus celles de l'art performatif. 

samedi 11 mai 2013

J'ai été très surpris de découvrir la notion de 4ème mur, au théâtre, et les innombrables démarches de metteurs en scène pour briser ce 4ème mur. J'ai entendu parler de Bertold Brecht,comme un de ces innovateurs audacieux.
Avec malice, je me dis que les conteurs contemporains, les professionnels qui pour beaucoup viennent du théâtre, ou du moins ont une formation de comédiens, nous présentent des one-man-show où le public n'est pas pris à partie, ils ne jouent plus que rarement - et pas du tout - à des questions-réponses avec leur public.
En tout cas, les conteurs que j'ai entendus dans divers festivals, s'adressaient rarement au public, et nous faisait rarement - ou jamais - participer! Ces conteurs ne semblaient pas attendre ni autoriser l'intervention de leur public.
Le 4ème mur inconnu des conteurs traditionnels, tendrait à réapparaître dans les spectacles de contes.
Et je trouve intéressant d'utiliser le terme "spectacle" pour décrire la prestation du conteur, qui met en scène ses histoires. Le conte s'enrichit dorénavant d'une variante, qui conviendra aux comédiens face à un public anonyme.
J'aime pour ma part le conteur qui rassemble son cercle; le cercle de ceux qui se reconnaîtront dans les histoires, les légendes et les contes.
Le conte, une façon de nous rappeler qui nous sommes, et d'où nous venons, afin de nous aider à aller... plus loin, ou carrément ailleurs, avec plus d'assurance, paisible?

vendredi 15 février 2013

Magnifique soirée! Au Tunnel, contes de la St-Valentin, le 14 février 2013 "On récolte ce qu'on s'aime"!. Demain samedi la seconde édition, à 19h30 précises... Beau moment de plaisirs partagés! On commence par s'enterrer une vingtaine de minutes dans la cave du bistrot, ambiance mystérieuse, pour le premier conte du monde, d'où sont issus tous les autres. Et les autres justement, se diront dans la suite de la soirée, pendant le repas: je me glisse ente les draps des amoureux, je m'invite à leur table, et leur conte l'histoire de leur choix, dont ils trouvent le menu sur une carte.... Belle occasion de faire redescendre le conte sur terre, ou lui faire quitter la scène, pour retrouver un contacte papable, humain... Conte-acte... ben voilà quelque chose d'inspirant! Après avoir évité de postillonner dans les plats de ces amoureux de la première table, je passe à la suivante... j'enchaîne les rencontres pendant trois heures! Je ressors de ce véritable marathon flappi, mais heureux: j'ai cassé le 4ème mur que les metteurs en scène modernes s'évertuent à transgresser, alors qu'une nouvelle génération de conteurs le recréent: j'ai souvent assisté à des one-man show, très beau, mais c'était du théâtre, et moins du conte-acte. J'aime quand le conte est un événement, une rencontre où les deux partenaires sont "à niveau": ensemble à la même table, assis en cercle, etc... Je suis démuni lorsque le cadre me fait monter en scène, quand je fais front à un public dilué derrière les lumières qui m'éblouissent. Je ne me sens pas comédien, mais bien conteur: je fais partie du cercle de ceux à qui je m'adresse, et ont dit ainsi ensemble qui ont est, on sait d'où on vient.

mercredi 14 novembre 2012

conter Noël... en novembre! C'est la prouesse de ce soir! seul sur scène, avec mon seul hang. je savoure cette sorte de mise en route d'un répertoire solo, où je musicalise ce que je veux, quand je veux, où je veux. Quelle liberté. Inconvénient: conter assis. Mais c'est une discipline d'intériorité, d'intensité: rechercher à l'intérieur, dans les images, ce que je peux moins camper par le corps. C'était donc une grande "seconde" édition, de ce conte d'une heure, qui suit les découvertes, et les surprises du jeune Serge: il cherche Noël... le trouvera-t-il?

mercredi 12 septembre 2012

Suivre les péripéties trépidantes de Jean-de-l'Ours; trembler avec lui lorsqu'il fuit la caverne paternelle; désespérer quand il recherche en vain un métier convenable; frémir à la découverte de ses amis hors norme; s'inquiéter lors de la sombre descente dans le puits; paniquer lorsqu'il doit se battre contre des monstres; verser une larme lorsqu'il délivre la princesse; cesser de respirer lorsqu'il nourrit l'oiseau Roch de la chair de sa propre cuisse; exulter lorsque les escrocs sont confondus et pendus hauts et courts.... Voilà une palette d'émotions vives et intense! Rehaussées par la musique de Carole et Alexandre (flûte et piano), 22 septembre, 16h00 et 17h00, à Romont (Fribourg), à la salle St-Charles, dans le cadre des 20h00 de Romont.

lundi 13 août 2012

belle occasion de travailler avec des musiciens généreux, virtuoses et enthousiastes: le groupe "Boots for Maggy" me demande un conte pour accompagner leurs reels et autres gigues et hornpipes irlandais. j'accepte, et je passe mes vacances à potasser... et je trouve: comme leur pièce phare c'est "I'll buy boots for Maggy" (un air traditionnel), je cherche un conte qui mettrait en scène une princesse aux pieds nus... et afin de lui mettre chaussure à son pieds, le prétendant devra passer des épreuves... Bingo: je raconterai les souliers usés au bal. Grimm et Pourrat nous ont transmis des versions, Deulin s'en inspire pour placer sa princesse dansante en Flandre. Moi je la placerai en Irlande! Le tour est joué, quelques ajustements qui consistent à découper le conte là où s'inséreront les pièces musicales, et en route pour le Banshee's Lodge pour la répétition générale. Une ambiance sympa, ma famille vient pour me soutenir. On rit, on frappe des mains. Prochaine étape: les RFI, sur la scène de la place Python, jeudi 16 août prochain, 20h00. je frétille déjà, c'est une jubilation, comme un saut dans le vide... raconter dans un tel cadre, quel privilège! Merci à Yvan, Carole, Julien et Bojana pour leur confiance!

mardi 5 juin 2012

ça démarre... gentiment!

contes, légendes, un univers vertigineux.... l'intérieur est infiniment plus vaste que ce qui se perçoit par les cinq sens....